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Poesie del tempo che fu

La Vita Felice, 2018

Poesie del tempo che fu

Ecoute au fond de toi, prends la peine d'entendre

ce qu'y ont fait se taire les jours pareils aux jours.

Ecarte un peu le voile aux fragiles contours

et tissé jusqu'à trame en chaînes couleur cendre.



Laisse éclater au ciel, au creux de toi s'étendre

en vagues infinies que le vent chasse à courre,

le fracas frémissant par tes désirs trop lourd

et la rumeur enfouie que ton silence engendre.



Alors enfin naîtra tout ce qu'en toi celaient

des aubes de grisaille et d'obscures clartés,

vivant tu surgiras d'un gouffre aux fonds lointains,



de ta réalité tu seras au rivage

et non plus de chimères l'aveugle pantin,

ni de pâles reflets le fantasque mirage.



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ASCOLTA



Ascolta in fondo a te, sforzati di sentire

cosa azzittirono giorni ad altri uguali.

Scosta appena il velo dai fragili contorni

tessuto fino a trama in catene color cenere,



lascia brillare al cielo, dentro di te spiegarsi

in onde infinite che sospinge il vento

il fracasso fremente, greve di desideri

e le voci sepolte nate dal tuo silenzio.



Allora nascerà quel che in te celavano

albe di grisaglia e oscuri bagliori,

d'un abisso profondo vivo tu sorgerai,



della tua realtà riscoprirai le rive

e non più di chimere sarai cieco fantoccio,

né di riflessi pallidi il miraggio bizzarro.



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CREPUSCULE





Toi qui des choses éteins les bruyantes couleurs,

effaçant les contours dévorés d'ombres grises,

qui estompes les angles en formes imprécises,

toi dont j'aime le son, fugitive lueur,



crépuscule aux mains douces et aux parfums de fleurs,

ouaté de longs murmures et d'ivresses promises,

tiédeur d'allées profondes où chuchote la brise,

équipage aux yeux clos, somnolence des cœurs.



Éteignant d'un frisson la mourante clarté

favorable complice à de tendres secrets,

tu voiles de langueur la plainte des amants,



toi qu'effleure le souffle de l'enfant qui rêve

et celui de l'espoir, à peine moins tremblant,

ô toi qui seul inventes une aube qui se lève.



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CREPUSCOLO



Tu che delle cose smorzi i chiassosi colori,

cancellando i contorni mangiati d'ombre grigie,

che gli angoli sfumi in forme imprecise,

di cui amo il suono, fuggitivo chiarore,



crepuscolo dalle morbide mani, dai profumi di fiori,

mormorii ovattati ed ebbrezze future,

tepore di viali fondi ove bisbiglia la brezza,

carro dagli occhi chiusi, sonnolenza dei cuori,



d'un fremito spegnendo il morente bagliore

di teneri segreti favorevole complice,

avvolgi di languore degli amanti i sospiri,



tu che sfiori il respiro del bambino che sogna,

e quello della speranza, meno tremante appena,

ô tu che solo inventi un'alba che risorge.



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RIEN



Je voudrais ne pas être, ou alors n'être rien

qu'un blanc rayon de lune, ou un grain de poussière,

ou la feuille arrachée par le vent de l'hiver

et qui vole appelée par des mondes lointains.



Au lieu de cela j'erre aux tréfonds de ce moi,

méandres sinueux dont le dédale aspire,

éperdue, ma raison sous ses crocs de vampire,

labyrinthe affolé qui égare mes pas,



cratère effervescent de tourbillons rageurs

où s'enlise aveuglée la nature profonde,

aux fragiles aguets des mille voix qui grondent,

patiemment tapies au fond de ma torpeur.



Je ne sais ce qu'elles crient ni vers où elles m'entraînent,

car de gouffre en abîme et jusqu'au bout des temps,

je n'aurai pas compris quel infernal élan

les a fait vivre en moi, inexorables chaînes,



ni pourquoi leur clameur, à l'abri dans ses liens,

dont l'écho tel une onde élargit les appels,

a grignoté mon être et foré ses tunnels,

épuisant ma substance au point de n'être rien.



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NIENTE



Vorrei non essere, o essere soltanto

di luna un bianco raggio, un granello di polvere

o la foglia strappata dal vento dell'inverno

e che vola chiamata da lontani universi.



Nel profondo di me invece io erro,

meandri sinuosi il cui dedalo aspira,

sconvolta, la mia ragione con zanne da vampiro,

labirinto impazzito ove smarrisco i passi,



cratere effervescente dai vortici rabbiosi,

nel quale accecata, sprofonda la natura

agli agguati fragili delle voci ringhiose,

rinchiuse con pazienza in fondo al mio torpore.



Non so che cosa gridano né dove mi trascinano,

ché d'abisso in burrone e sino alla fine,

non avrò io capito quale infernale slancio

in me le ha fatto vivere, catene inesorabili,



né perché quel clamore, nei suoi lacci al riparo,

la cui eco allarga come un'onda i richiami,

mi ha dentro erosa forando gallerie,

svuotando la mia essenza fin ad esser niente.

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